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HAUTES PERCHÉES 

Une création de Maurin Ollès - Cie La Crapule

écriture Maurin Ollès avec l'ensemble de l'équipe artistique

Simon Averous

Clara Bonnet

Emilie Incerti Formentini

Mathilde-Edith Mennetrier

Bedis Tir

Arnold Zelig

Melissa Zehner

mise en scène Maurin Ollès

assistant mise en scène et dramaturgie Hugo Titem Delaveau

dramaturgie Simon Averous, Clara Bonnet et Maurin Ollès

composition musicale Bedis Tir, Arnold Zelig, Simon Averous

scénographie Zoé Pautet 

lumière Bruno Marsol

costumes Marnie Langlois 

régie générale Clémentine Pradier

direction de production et diffusion Elsa Hummel Zongo, Julie Lapalus 

production La Crapule

coproduction NEST - CDN transfrontalier de Thionville-Grand Est ; Théâtre de Sartrouville et des Yvelines - CDN ; La Criée - Théâtre National de Marseille ; MC2 - Maison de la Culture de Grenoble
aide à résidence Théâtre Joliette - Scène conventionnée art et création pour les expressions et écritures contemporaines
soutiens Département des Bouches-du-Rhône - Centre départemental de créations en résidence

Maurin Ollès a été accompagné dans sa recherche par "Future Laboratory", un projet EUROPE CREATIVE 2021-2025 de résidences de recherches, rassemblant 12 institutions théâtrales européennes, coordonné par les Théâtres de la Ville de Luxembourg.

Accompagné par la Comédie, CDN de Reims, Maurin Ollès a pu mener des immersions à Milan via le Piccolo Teatro di Milano, en Roumanie via le Teatrul Tineretului Piatra-Neamt, à Porto via le Teatro Municipal do Porto.

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Note d'intention

Ce nouveau projet s'inscrit dans le prolongement de ma recherche sur la prise en charge des marginalités et sur les institutions publiques. Le sujet sera celui des politiques publiques en matière de drogues et d'addictions.  

Comment se passe la prise en charge des personnes dépendantes et comment fonctionnent les services publics ? Quelles pratiques sont-elles encouragées ? Quels sont les dispositifs mis en place ? Qu'en est-il de la répression policière, des décisions de justice pour les usager.es ?  Que se passe-t-il dans le domaine de la recherche universitaire et dans le monde associatif qui travaillent sur le sujet des drogues et de la réduction des risques ?  Quels moyens leurs sont dédiés ?

 

Pour cela, je vais m'intéresser à 3 institutions : 

L'institution sanitaire : hôpitaux, structures spécialisées dans la réduction des risques, CSAPA (Centres de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie), CAARUD (Centre d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues).

L'institution judiciaire : rencontrer des avocats, des juges, des contrôleurs judiciaires, connaitre les lois en rapport à l'usage et à la vente de drogues. Connaitre le niveau de répression policière. Me rendre en prison, suivre des procès. 

L'institution universitaire : d'un point de vue intellectuel, afin d'approfondir mon sujet mais aussi d'un point de vue institutionnel, politique et financier. Est-on libre de faire les recherches qui nous intéressent en tant que chercheur.se ? Est-il facile de trouver des financements pour cela ? Arrive-t-on à se faire entendre ?

J'ai travaillé sur la jeunesse délinquante en France et comment les politiques publiques devenaient de plus en plus répressives au lieu d'être éducatives. Je me suis intéressé ensuite à la prise en charge des personnes autistes en France et comment elles étaient trop souvent marginalisées. C'est en donnant des ateliers de théâtre dans une communauté thérapeutique en France que j'ai eu envie de m'intéresser au sujet des drogues. D'abord parce que ce lieu me semblait problématique à plusieurs égards mais aussi parce que j'ai pu y faire des rencontres tout à fait étonnantes. Les ancien.es usager.es me paraissaient tellement malheureux.ses et sans aucune estime d'eux.elles même, que j'ai eu envie de comprendre pourquoi.


On dit qu'une personne est dépendante à la drogue quand il y a un désir irrépressible de consommer, d'augmenter les doses, une souffrance physique, des conséquences négatives sur la santé et sur la vie sociale. 

 

Lorsque l'on pense à l'image que l'on se fait du toxicomane : c'est souvent un homme, sale, dangereux, prêt à tout, criminel… Si l'on pense à un alcoolique ou à un fumeur d'herbes, ce sont surtout des hommes que l'on imagine. Je me suis donc demandé où étaient les femmes usagères de drogues. Parce qu'évidemment je vois beaucoup de femmes infirmières, éducatrices, chercheuses… Mais qui sont les usagères féminines ? Elles ne fréquentent que très peu les lieux de soins : 1 femme pour 5 hommes environ en France et en Italie. Est-ce qu'elles consomment vraiment moins ? Pourquoi ? Quels problèmes rencontrent-elles ? Quels stigmates ont-elles en tant que femme ? L'action publique cible les prostitués et les mamans. Mais que se passe-t-il si l’on n’est ni l'une ni l'autre ? 

 

L'angle d'attaque de ce sujet sera donc celui des femmes, invisibilisées et néanmoins révélateur. Mon objectif final sera d'écrire une fiction, une histoire pour le théâtre. 

 

La pièce fera le portrait de quatre personnages féminins : un personnage qui travaille dans le sanitaire (Emilie Incerti Formentini qui jouera une directrice de CSAPA/CAARUD) ; un personnage qui travaille dans la justice (Clara Bonnet en juge d'application des peines) ; un personnage de chercheuse (Mathilde Edith Mennetrier) et une usagère de drogues, serveuse en bars et restaurations (Mélissa Zehner). Avec l'envie que ces histoires se croisent et se mélangent. 

 

Je voudrais avec Hautes Perchées, exclure la morale, sortir des discours de peur ou d'insécurité déjà trop présents dans les représentions journalistiques et culturelles. Beaucoup de professionnel.les que j'ai déjà rencontré, lorsque je leur pose la question des histoires qu'iels souhaiteraient entendre sur le sujet, me conseillent souvent de ne pas "dramatiser à outrance". Alors comment proposer des alternatives, imaginer de nouveaux récits et d'autres façons de faire ? 

Je veux que mes personnages agissent sur leur environnement, qu'ils puissent changer les règles de leurs institutions. Je suis très inspiré par la série "the Wire", qui parle magnifiquement des institutions et où justement les personnages transgressent les règles, simplement par désir de justice ou de bon sens. 

Je souhaite aussi raconter des histoires intimes, des histoires d'amour, des histoires empêchées par la vie, par la société.

Raconter que la drogue est aussi un plaisir pour beaucoup et n'est pas nécessairement un problème. Parler de la répression qui ne marche pas, de la guerre à la drogue qui est une illusion. Continuer de se poser la question des vides et des besoins que la drogue vient remplir, et de notre société qui nous demande de produire et de consommer toujours plus. Enfin et surtout, rendre hommage à ces métiers du soin et tenter de poser un autre regard sur les consommateur.ices. Telles seront les premières aspirations de notre recherche et de notre histoire.

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